Δ pour ce tatouage, je veux que ce soit toi. s'il te plait. impertinence en-dessous du ventre et au-dessus des genoux, si tu vois ce que je veux dire. t'es chaud?
Ouai, j'vois c'que tu veux dire. Mais c'est con, les tatouages, je les fais que sur les personne qui ont pas une tête à gueuler sous tous les toits qu'j'en suis l'origine. Parce que tu vois, moi, mes tatouages, j'les fais sans en avoir le droit. Alors maintenant tu t'la ferme, parce que si tu l'ouvres j'te promet que tu vas t'en prendre plein la gueule. Il soupire, la regarde de haut en bas. Ça le gave bien profond les nanas qui veulent s'faire tatouer par lui justement parce que c'est lui. Allson a toujours eut du mal à comprendre comme les ex-taulards pouvaient autant exciter certaines meufs. Deux ans d'taule et l'voilà vachement désirable. La moitié des meufs d'LA veulent s'faire tatouer par lui parce que "les bads boys, c'trop cooooool". Rire amer. Il continue de la fixer, affiche un sourire en coin. Ouai, par contre écoutes, j'veux bien t'conseiller sur l'endroit où l'faire. Parce que même si j'choisis les gens qu'j'tatoue, j'suis pas contre le fait d'conseiller. Pour ça ouai, j'suis chaud. J'suis toujours chaud. Et j'suis très très bon en ça. Si tu vois c'que j'veux dire. Après tout, c'vrai qu'deux ans au trou.. En dessous du ventre et au d'ssus des genoux hein ? Laisses moi voir ça.

Δ non mec, désolé mais... les faux caïds aux cheveux bleus dans ton genre, tout ce qu'ils me provoquent, c'est une putain d'envie d'éclater de rire. barre oit de ma route tarlouze, tu vois pas que tu prends trop d'place?
Allson éclate de rire, allume une cigarette et lui souffle sa fumée à la figure. Sérieux mec, t'aurais pu trouvé plus original comme insulte. Parce que franchement, "tarlouze au cheveux bleus" c'est limite et c'est du déjà vu. Des tas, taaas d'fois. Ça prouve que ton imagination est aussi limité qu'ta connerie n'a pas d'limites. J'ai jamais raconté qu'j'étais un caïd ou j'sais pas quoi, c'toi qui m'a direct défini comme ça. Alors j'imagine que j'dois prendre ça pour un compliment. Il tire une nouvelle fois sur sa cigarette, s'avance vers le type. Tu sais ce qui m'donne envie d'éclater d'rire, à moi ? C'est les mecs qui pètent plus haut qu'leur cul. Et c'est c'que tu fais. Tu t'prend pour l'mec le plus respectable et l'plus respecté du coin ? Mais mon gars t'es qu'une sous-merde qui sort d'sa chambre d'ado. Alors crois moi mon grand, tu m'fais iech ne s'rait-ce qu'une fois et j't'envoie valser dans les jupes d'ta mère. Parce que ouai, j'parle d'ta mère. Sourire narquois. D'ailleurs, elle, elle a plutôt kiffé la couleur d'mes ch'veux, j'dois dire. Si tu savais comme elle s'y est accroché.. Sois pas étonné d'en r'trouver dans ton lit. Il retient le poing du type, fait tomber sa cigarette sur le sol et l'écrase sous sa chaussure. T'essaie seulement d'm'envoyer ton poing dans la gueule, j'te fous une bastos comme t'en as jamais connu. Parce que mec, t'sais pas d'quoi j'suis capable. Tu lèves le p'tit doigt sur moi, j'te casse les tibias et j'te fais bouffer du barbelé. Il le lâche avec un immense sourire. Et j'te teins les ch'veux en bleu.

Δ désolée monsieur, mais cette exposition ne pourra pas avoir lieu dans votre galerie, à notre grand regret. il s'agit de vos antécédents judiciaires qui sont parvenus aux oreilles de Mr. Goodman. Mr Goodman ne désire pas traiter avec un propriétaire possédant un casier judiciaire. nous sommes désolés.
C'est une blague ? Allson détaille la jeune femme en face de lui, avec son tailleur qui tombe parfaitement sur ses formes. Il soupire, passe une main dans ses cheveux. On vous a jamais dit que justement, le casier judiciaire, c'est le passé ? Vous me refusez une exposition, ok. Je sais pas, si le directeur d'un putain d'musée, style le Louvre ou le Guggenheim vous avait demandé une exposition, vous lui aurez refusé sous prétexte qu'il ait un casier ? Non, j'crois pas. Alors ok, j'ai pas de musée, c'est qu'une galerie d'art limite minable d'Escobar Pound pour vous, qui avez l'habitude des grands endroits, d'New York, d'Chicago. Faut m'excuser, j'ai pas l'fric pour faire pousser un musée dans LA. Il serre les dents, les poings. Bon, écoutez, y doit bien y avoir un moyen de s'arranger avec Mr Goodman, n'est-ce pas ? Je pense pas que ce soit vraiment ça qui le gêne. Deux ans de taule sur vingt-cinq ans d'une vie, c'est vraiment que dalle. Puis c'est pas comme si j'avais descendu un mec, non plus. C'est pas bien grave l'pourquoi du comment. J'étais juste au mauvais endroit au mauvais moment. Allson s'appuie à son bureau, sans quitter la femme des yeux, qui le regarde avec un air désolé. Vraiment. Faut pas juger quelqu'un sur son passé, ça craint. Elle soupire, sort du bureau puis de la galerie. Allson serre d'autant plus les dents, frappe du poing sur son bureau. Il se redresse, enfile rapidement sa veste et va dans la rue en claquant la porte derrière lui. Eh ! Il pose sa main sur l'épaule de la femme. Vraiment, c'est pas comme si j'étais un récidiviste ni rien. J'suis persuadé qu'vous pouvez l'faire changer d'avis si vous y mettez du votre, alors faites le. S'vous plait. Il plante son regard dans le sien, soupire en entend sa réponse négative. Ok. Bah allez vous faire foutre. Votre exposition, vous vous la foutez là où j'pense, et bien profond. Si vous avez b'soin d'aide pour ça, surtout, n'hésitez pas. Vous avez mon numéro.