CALIFORNIA LOVE
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 praising.

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Walli M'bow

Walli M'bow

ÂGE : vingt-quatre ans.
QUARTIER HABITÉ : east compton.

CRÉDITS : paradise poltergeist.
AVATAR : jay.
BLAZE : soft parade.
VAGUES RIDÉES : 14


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MessageSujet: praising.   praising. EmptyMer 28 Mar - 18:03

Mais c'est pas un vrai suicide, sois tranquille, c'est probablement rien d'autre qu'un appel à l'aide.


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Elle est jolie, Nerea. Elle a le cœur d’une enfant, les traits si doux lorsqu’ils s’étirent dans un sourire. L'innocence, la magie de la jeunesse, elle marche sur les pages d'un conte de fées. Sauf que le Grand Méchant Loup porte nombreux visages, toujours à l'affût, aux crocs si aiguisés qu'ils en deviennent obscènes. Nerea ne semble même pas se soucier de ces grands yeux jaunes qui clignotent derrière elle, des ombres qui rôdent tout autour. Elle ne voit que la lumière blafarde d'un réverbère, qu'elle perçoit comme une note du Paradis. Comment lui dire qu’il n’y a ni Paradis, ni Enfer. Rien n’est noir, rien n’est blanc. Que la sécurité n’existe pas, puisque le Monde est gris. Le Bien et le Mal jouent dans la même cour, les Anges et les Démons baisent ensemble, impossible de se fier à un regard amical, impossible de se fier à un soupir méprisable, impossible. Nerea n’a pas compris ça. Walli est inquiet. Se demande ce qui arrivera lorsqu'elle atteindra la fin de sa Mélodie du Bonheur, ce qui se produira lorsqu'elle sentira la réalité noircir son cœur, de gré ou de force, Nerea devra y passer. La vie est ainsi, tu n'y peux rien, Nerea, rien. Les illusions s'envolent toujours, là-haut, où tu entendais les Étoiles chanter, où tu voyais la Lune te sourire, et le ciel perdra de son attrait, et l'immense dôme sera terne, si fade que tu n'oseras même plus ouvrir tes paupières pour lui. Walli est triste, tellement triste pour Nerea. Ses yeux brillants ne sont qu’éphémères, il le sait lui, qu'elle n'est pas faite pour ce bonheur-là, celui qu'elle idéalise, qu'elle désire vainement. Nerea est faite pour ces quelques instants offerts par les cieux, ces courts moments où elle rira sincèrement, les brèves montées d’adrénaline qui feront battre son cœur à cent à l'heure, Nerea est faite pour le bonheur instantané. Et non celui qui vous suit du berceau jusqu'à l'oubli. Il faut s'y faire, Nerea. Le Château d'or et d'argent n'apparaîtra pas, le Prince Charmant se cassera toujours avec une putain, et Walli n'aura jamais la gueule d'un héros. Il tire doucement sur son joint, avant de cracher la fumée vers le sol, marche tranquillement, Walli n'est pas homme à se presser. Cruellement calme. Trop calme. Il observe l'agitation ambiante, les bagnoles, les mecs qui traînent, les nanas qui attendent, les rues sont laides et Dame Nature ne vit qu'à travers des pots en terre. Ces gens se poignardent à coup d'actes douteux, regards en biais, phrases dégueulasses, le dépotoir des âmes qui se fichent d'une quelconque rédemption, qui se fichent de Dieu. Walli doit s'adapter à un Monde qui ne sera jamais le sien ; il faut quand même relever ce défi.

Fin d'après-midi, le parking est blindé. Un type le bouscule, prétextant qu'il a le cul posé sur le capot de sa caisse, Walli hausse les épaules, s'éloigne, se dit que les blancs font sérieusement chier. Ses yeux détaillent l'entrée du supermarché, fixent les portes automatiques qui s'ouvrent et se referment, quelle connerie. Nerea ne devrait pas tarder à sortir, elle termine plus tôt aujourd'hui. Walli se demande ce qu'il fout là. Peut-être parce que Nerea lui rappelle une de ses sœurs. Peut-être parce que Nerea comble un vide. Peut-être parce qu'il n'a rien d'autre à foutre. Il ne sait pas vraiment, il sait juste qu'elle le fait parfois sourire. Ça lui suffit. Et Nerea quitte le bâtiment, sa petite robe danse avec le vent, elle remet rapidement en place quelques mèches derrière son oreille, le menton bas, à fouiner dans son sac à main. Hail. Elle lève enfin ses pupilles, affiche une mine ravie, embrasse la joue de Walli. Il reste stoïque, soulève juste un sourcil en sentant la chaleur de Nerea. Walli n'a pas l'habitude, toutes ses cellules se crispent au moindre contact. Comme il n'a pas l'habitude d'entamer une discussion. Comment tu vas ? T'as passé une bonne journée ? Ouais, ce n'est pas vraiment son truc. Il n'est pas fait pour la sympathie. Nerea se contentera d'un bon, on y va ? Walli a l'air de se faire chier. Walli a toujours l'air de se faire chier. Walli est simplement fermé. Il ne laisse rien paraître, ses émotions tournent en rond à l'intérieur, s'entretuent doucement, Walli a les tripes qui saignent. Seuls ses ancêtres prient, implorent l'espoir, chantent pour leur fils qui pleure. Nerea bouge dans tous les sens, s'aggripe au bras de Walli, le lâche, fait deux pas en avant, recule, Nerea valse avec le bitume. Putain, où il se trouve déjà ce bar ? Il faut prendre à gauche, puis à droite, ou peut-être que c'est l'inverse. Ce coin de Compton est chiant, Walli ne le connaît absolument pas, il y traîne parfois, histoire de croiser Nerea. D'ailleurs, elle est plus à côté, merde. Il se stoppe, tourne sur lui-même. Soupire. Eeh, Faasa.(1) Walli s'approche, coup d'oeil au bar qu'elle montre du doigts, coup d'oeil à Nerea. Coup d'oeil à la chaise. Il pose son cul dessus, invite la brune à en faire de même. Walli n'aime pas les terrasses, sauf que Nerea si, tout s'explique. Il sourit, l'observe qui baisse les yeux, Walli fait glisser son dos contre le dossier, jette son spliff sur la route. Silence.

(1) Ok, plus rapide.
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MessageSujet: Re: praising.   praising. EmptyVen 30 Mar - 9:56

- C'est comme ça qu'on voit si on se plaît avec une personne. Quand on peut se taire tout à fait au moins une minute et profiter du silence.



La lassitude et l’ennui se lisent sur le visage des caissières. Elles en ont assez, elles veulent rentrer chez elles. Mais Nerea n’est pas fatiguée, Nerea ne se plaint jamais. Elle continue à passer énergiquement les articles, toujours avec son foutu sourire de môme sur le visage. Elle en énerve certains, Nerea, à toujours sourire comme si elle n'était jamais triste, comme si tout la favorisait toujours. C'est faux. Nerea aussi est triste des fois, mais elle ne le montre pas. Jamais. Parce que si elle fait comme si tout allait bien, peut-être que les choses iront réellement bien ? Elle est si naïve, Nerea. Le monde n'en ferait qu'une bouchée s'il décidait de l'avaler. Nerea ne voit pas les ombres décharnés. Nerea ne voit rien. Elle ne le fait pas exprès, au fond. Elle est juste incapable de percevoir le mal. Elle n’en a pas idée, voilà tout. Elle ne ferme pas les yeux, elle ne fait pas l’autruche. Ce n’est simplement pas dans sa façon de voir les choses.

Journée enfin terminée. Pour une fois, elle quitte plus tôt le travail et ce n'est pas pour lui déplaire. Elle ne déteste pas ce qu'elle fait mais au fond, elle n'a aucune affinité particulière avec ce métier. Elle aurait bien voulu continuer ses études, Nerea. Mais elle a préféré travailler pour rapporter de l'argent. Après tout, son frère ne peut pas se débrouiller tout seul. Elle prend ses affaires et sort, passant les portes automatiques qui s'ouvrent sur son passage puis se referment. Le vent s'engouffre dans sa robe et la décoiffe. Un petit rire enfantin lui échappe, elle coince les mèches de cheveux qui voletaient sur son visage derrière son oreille, et farfouille dans son sac, à la recherche de son téléphone, peut-être. Elle a déjà oublié ce qu'elle voulait récupérer et relève la tête. Hail. Ses grands yeux bruns se posent sur la silhouette qui l’attend et son visage s’illumine. Elle voudrait bien se précipiter dans ses bras, et elle l’imagine la soulever et la faire tournoyer dans les airs. Puis l’embrasser doucement, comme les couples qu’on voit sur les vieilles photos. Mais Walli n’est pas comme ça. Walli n’apprécierait pas. Alors elle se contentera de déposer un léger baiser sur sa joue, accompagnée de son sourire emblématique. Elle sourit toujours, Nerea, même quand elle est triste. Parce qu’elle veut profiter de la vie, elle sait qu’il ne faut pas se lamenter sur son sort. Elle veut s’en sortir, Nerea, et elle veut que les gens s’en sortent avec elle. Alors elle leur offre la seule chose qu’elle peut leur donner : un sourire, en espérant qu’ils sauront le recevoir. Bon, on y va ? Quelqu'un d'autre s'en serait peut-être offensé. Pas Nerea. Elle sait que Walli ne connait pas bien l'anglais. Il ne parle pas beaucoup et n'est pas très tactile non plus. Mais ça ne la gêne pas. Elle n'aime pas les gens qui parlent pour ne rien dire ou pour se vanter. Avec Walli, c'est plus simple. Sa présence lui fait plaisir, même si elle est loin de l'apaiser. Avec lui, elle ne sait pas comment se comporter. Il la fait rougir. Il lui donne envie d'être plus grande, de découvrir d'autres choses - qui ne lui seraient jamais venues à l'idée avant. Avant lui. Mais Nerea est timide. Elle ne veut pas gêner Walli. Alors elle ne dit rien, fait comme si de rien n'était et n'évoque pas ses sentiments. Bien sûr, ce serait trop naïf de croire qu'elle ne les laisse transparaître. Elle est tellement innocente, Nerea, qu'on peut lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle regarde Walli. C’est vrai qu’il a l’air triste, Walli, ses yeux perdus dans les ombres. Il lui parait presque hermétique à la réalité. Si loin du monde, et pourtant si près d’elle. Nerea glisse sa main dans la sienne. Elle veut qu’il revienne. Elle l'entraine de son pas joyeux, s'agite comme une enfant incapable de rester en place. Se détache de lui, avance gaiement, recule vers lui, reprend sa main. Elle continue son manège. Mais Walli marche trop vite. Sa petite main glisse de la sienne. Walli lui échappe. Et Nerea se sent soudainement perdue. Elle s'arrête, se mord la lèvre en le regardant s'éloigner. Son petit cœur trop doux se serre. Et puis, Walli se retourne. Il fronce les sourcils, la cherche des yeux. Et son cœur se détend. Nerea lui adresse un grand sourire reconnaissant et franchit les mètres qui les séparent de son pas sautillant. Eeh, Faasa. Nerea fronce les sourcils, elle ne comprend pas. Tant pis. Elle lui montre du doigt un bar. Walli s'installe sur la terrasse, la regarde. Elle s'assoit sur le bout de la chaise, bien droite. Ses paupières se baissent naturellement. Walli l'intimide. Elle inspire, le fixe qui s'enfonce dans la chaise de ses grands yeux éperdus d'admiration. Pas un mot ne passe le barrage de ses lèvres. Alors elle sourit, elle ne parle pas beaucoup quand elle est avec Walli. Et murmure Je suis contente que tu sois venu me chercher.





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Walli M'bow

Walli M'bow

ÂGE : vingt-quatre ans.
QUARTIER HABITÉ : east compton.

CRÉDITS : paradise poltergeist.
AVATAR : jay.
BLAZE : soft parade.
VAGUES RIDÉES : 14


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MessageSujet: Re: praising.   praising. EmptySam 31 Mar - 16:24

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Il la fixe, les sourcils légèrement froncés, Walli redécouvre en Nerea les étoiles qu’illuminaient le regard de Kim, sa petite-sœur, ces étoiles de la naïveté, l’ivresse de la jeunesse. Nerea sourit, Kim réapparaît, elle abordait ce même sourire lorsqu’elle apercevait Walli au bout de la rue, rentrer à la maison, après des jours d’absence inexpliqués, à lui sauter dans les bras et lui embrasser la joue, dans un bonheur si grand qu’il dépassait son petit cœur d’enfant. Père M'bow répétait sans cesse que Kim était d'un courage extraordinaire, pas un courage au sens militaire du terme, non, un courage du cœur. Elle voyait la lumière même là où les ténèbres régnaient, l'enfer terrestre n'existait pas pour Kim, il n'y avait ni bien, ni mal, juste la vie, et seulement la vie. Ignorer les démons et n'entrevoir que le bon dans ce fichu Monde – une forme de courage pour le père, un signe de faiblesse pour le fils. Walli ne comprendra jamais, il s’inquiète pour sa sœur, il s'inquiète pour Nerea. Il frôla trop souvent la mort pour réussir à faire abstraction, ne serait-ce qu'une fois, des horreurs qui dévorent son ombre. Bien sûr que la vie pouvait être belle, Walli n'a pas toujours été ainsi, mais si loin des siens, si loin de ses terres, il n'arrive plus à voir la lumière au bout du tunnel. Le Soleil ne réchauffe plus son cœur, le Ciel n'exprime plus rien, et sa peau semble toujours froide. L'espoir qui rythmait ses prières s'éloigne doucement, disparaît, emporte avec lui les tambours, les chants. Walli a peur, peur d'avoir égaré son âme quelque part, là-bas, entre deux morceaux de bitume. Mais ses craintes s'envolent parfois, lorsqu'il ferme les paupières et entend ses ancêtres danser tout autour de lui, alors il murmure une parole sacrée, et sourit à nouveau. Walli vit dans un coin du temps et de l'espace bien particulier. Là où l'angoisse et les pleurs se mêlent à un espoir diffus, aussi incertain que sûr, la foi, l'honneur, les souvenirs. Un Tout qui fait que Walli ne connaît ni la tristesse, ni la joie, juste la peur et l'espoir. Comme le vent fait valser la robe de Nerea, l’univers tourne inlassablement ; il ne suit pas la cadence, figé, cette musique n'est pas la sienne. À l’écart de l'atmosphère, Walli adresse une œillade complice à la brune, lui fait partager le temps d’un court instant sa mélodie.

Je suis contente que tu sois venu me chercher. Il tapote le joint sur la table, tourne le bas du cône, le referme. Coup d'oeil à Nerea lorsqu'il l'allume. Et je suis content d'être venu te chercher. Paupières plissées, Walli ouvre la bouche, un épais smog blanchâtre s'y échappe. Il voit Nerea comme une gamine, après tout, elle n'a que dix-sept ans ; il déteste l'imaginer rentrer seule. D'ailleurs, elle ne devrait pas bosser, qu'est-ce qu'elle fout dans un supermarché ? Sa place est dans un lycée. Ici, les gens ont le chic de pouvoir étudier, les enfants vont à l'école dès leur plus jeune âge, Walli considère dégueulasse de ne pas en profiter. Dans son ancien quartier, les établissements scolaires étaient rares, beaucoup d'adolescents travaillaient depuis déjà longtemps, au lieu d'être installés dans une salle de classe. Certes, Nerea a besoin d'argent – sauf qu'il se souvient avoir bossé, comme le reste de sa famille, pour justement offrir un parcours scolaire normal à ses sœurs. Une autre chose que Walli n'arrivera jamais à comprendre, les circonstances font qu'il ne peut simplement pas saisir le pourquoi du comment d'un pareil comportement, ça le dépasse, tel que tout ce pays le dépasse. Cet environnement est un putain de mystère. Évite de rentrer seule. Voix plutôt sèche, il lui accorde cependant l'esquisse d'un sourire. Sight ?(1) C'est plus fort que lui, il faut qu'il prenne soin de Nerea. Walli balance un regard en biais à la serveuse, lui demande poliment de ramener son cul vers leur table. Grenadine, je suppose ? Elle acquiesce dans un sourire. Nerea prend systématiquement une grenadine, avec un glaçon, Nerea joue toujours avec la paille, la fait tourner machinalement dans son verre, puis Nerea la mordille une fois le sirop terminé. Walli commande : grenadine, verre d'eau – point de vue culturel, il ne boit ni ne mange jamais rien de non-naturel, tels que des plats surgelés ou boissons gazeuses, Walli est mauvais consommateur. Ses coudes se posent sur la table, bras croisés, spliff pendu entre ses doigts, errant dans le vide. Long silence, Nerea bouge ses yeux dans tous les sens possibles et inimaginables, elle observe absolument tout, tout, sauf Walli. La scène l'amuse, il pouffe de rire lorsque la serveuse apporte les deux verres. Ton frangin t'impose un couvre-feu ? Autrement dit : à quelle heure je te ramène ? Histoire que ton frère ne m'écorche pas les veines.

(1) Compris ?
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MessageSujet: Re: praising.   praising. EmptyMar 3 Avr - 7:30



Ses yeux tombent sur le joint. Nerea fait la moue. Non, elle n'oserait pas lui faire de remarque, elle ne veut pas risquer de le fâcher, mais elle ne voit pas d'un bon œil son habitude de toujours fumer. Elle finit par se demander s'il y a un seul moment où il n'est pas stone. Et je suis content d'être venu te chercher. Elle s'efforce de ne pas froncer les sourcils à la vue de la fumée qu'il souffle. Au contraire, elle affiche un petit sourire. Petit sourire qu'elle ne peut contenir et qui s'étire bientôt largement sur ses lèvres. Walli est content d'être venu la chercher. Walli est donc content d'être avec elle. Nerea ne se pose pas de questions, elle sait que c'est sincère. Walli parle peu, et quand il parle, ce n'est pas pour combler un silence ou pour mentir. D'ailleurs, elle prend comme acquis tout de ce qui sort de sa bouche. Walli, son modèle, son héros. Le prince charmant des contes pour enfants que sa mère lui lisait autrefois. Sa mère qui a aujourd'hui disaparu. Évite de rentrer seule. Sa voix est dure, il a le même ton que celui qu'on prend pour gronder un enfant. Nerea lui lance un regard boudeur. Et baisse la tête, comme une enfant prise en tord. Elle sent son petit cœur se serrer. Est-ce ainsi qu'il la voit ? Une simple gamine dont il a la charge parce qu'elle est incapable de se débrouiller seule ? Je ne suis plus une enfant, j'ai dix-sept ans, je peux rentrer toute seule. En général, Nerea évite d'évoquer son âge. Trop grande différence entre eux. Différence qu'elle aimerait abolir. Ça fait quoi, six ans de différence. Six longues années qui s'interposent entre eux. Car Nerea aime beaucoup Walli. Il la fait rougir, il la fait sourire. Et ce n'est pas pour lui déplaire. Il provoque un drôle de sentiment en elle. Mais bien sûr, elle ne leur en parlera pas. Elle ne veut pas déranger, Nerea. Ébauche d'un sourire, son cœur renait. Sight ? Elle secoue la tête, hésite. Elle ne comprend pas, elle ne sait pas ce que veut dire ce mot. Mais elle ne veut pas qu'il la prenne pour une ignorante, alors elle ne dit rien. Walli interrompt la monotonie de ses réflexions. Grenadine, je suppose ? Elle hoche la tête. Un sourire se peint sur ses lèvres. Walli s'en souvient. Elle a beau prendre une grenadine depuis toujours, ça l'étonne à chaque fois qu'il s'en rappelle. Et ça lui fait chaud au cœur, aussi. Walli commande un verre d'eau. Au début ça lui semblait un peu étrange mais elle s'y est habituée. Et puis, elle est bien contente que Walli ne boive pas. Il fume déjà beaucoup trop. Elle voudrait lui arracher son joint des mains. Mais elle n'ose pas. Après tout, elle n'est que la petite Nerea. Malgré tout, elle voudrait le sauver. Du monde, des ombres de son passé qui planent toujours sur lui. Mais Nerea est petite, Nerea n'a pas de force, Nerea ne sait pas comment elle pourrait aider Walli. Car au final, c'est toujours Walli qui l'aide. Comme si elle était non seulement incapable de le sauver, mais incapable de se sauver, elle-aussi.

Walli ne dit rien, et Nerea n'ose pas ouvrir la bouche non plus. Elle a peur de lui paraître bien ingénue, à lui poser des questions futiles auxquelles il n'aurait aucune envie de répondre. Elle ne se risque pas à le regarder non plus. Mais Nerea est comme une enfant, toujours en mouvement et incapable de s'arrêter un instant de tourner et de rester en place. Ses yeux virevoltent, se posent ça-et-là sans jamais y rester bien longtemps. Toujours à la recherche d'autre chose à observer. Mais pas Walli, non. Un petit rire rompt le silence, et Nerea, étonnée, relève son regard vers lui. Elle penche légèrement la tête, cherchant à déterminer si c'est elle qui le fait rire. Elle conclut que oui, et ses joues rosissent. La serveuse dépose leurs verres sur la table, et Nerea profite de cette interruption pour poser une main sur sa joue, tentant désespérément d'en camoufler la rougeur. Elle remercie la serveuse qui s'éloigne et finit par reposer ses yeux sur son compagnon de table. Ton frangin t'impose un couvre-feu ? Elle en pleurerait de dépit. Mais elle reste contrôlée, au lieu de ça, elle baisse les yeux. Passe une main hésitante dans ses cheveux, pour leur donner davantage de volume. Elle met les épaules en arrière, pour mettre en avant sa poitrine, et le regarde. Elle se mord la lèvre, indécise. Puis elle pose ses yeux sur lui avec une assurance nouvelle. Je fais ce que je veux, ce n'est pas parce que je vis avec mon frère qu'il a des ordres à me donner. Et puis, je te signale que je ne suis pas beaucoup plus jeune que toi.



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