Ricki tourne la tête vers l’homme qui l’a interpelé, le détaille et a un petit sourire en coin. Elle s’avance vers le comptoir, pose ses bras dessus, se penche en avant, mettant sa poitrine en valeur. Distraitement, elle enroule une mèche autour de son doigt, sans le quitter des yeux. Un petit signe du doigt pour le faire avancer vers elle, et il accourt, penche la tête en avant pour approcher son visage du sien. Ricki fait glisser ses doigts sur le col de son t-shirt, doucement, avant de le saisir plus violemment et de l’approcher un peu plus. Ecoutes moi bien, mon gros, des queutard comme toi j’en vois tous les jours, des plus beaux, des moins graisseux, des sûrement mieux montés que toi, alors tu recommences encore une fois à me prendre pour une salope, et je t’enfonce une fourchette là où tu sais, ok ? Il la regarde avec de grands yeux, puis se rembrunit, avant de la fusiller du regard et de la forcer à le lâcher. Avec un petit sourire narquois, Ricki se recule, prend une barquette et met des frites dedans. Elle se tourne vers lui, laisse glisser la barquette vers lui et, fière d’elle, le détaille avec un petit sourire narquois. Mayo ou ketchup ?
Ricki fait claquer la bulle de son chewing gum en regardant le type qui lui fait face avec un regard de défi. Ah ouais ? Elle est pas de la partie ? Qu’on la laisse rire. Elle noue rapidement son maillot dans sa nuque, retire son t-shirt et remonte sa combinaison de surf avant de la fermer. Oh, vraiment, je suis pas de la partie ? Tu sais quoi mon grand ? C’est ce qu’on va voir. Elle passe une main dans ses cheveux, les attache en une queue de cheval, saisit sa planche, la sort du sable et s’approche de l’océan. Craquage de nuque, attache du leash, et Ricki part en frontside. Sans un regard pour le type, sur le line up, elle attend que la vague arrive et, en la voyant, elle se met debout sur sa planche. Et trou noir. Elle rouvre les yeux, allongée sur le sable, avec un mal de tête lancinant. Elle se redresse, tousse, regarde autour d’elle les gens attroupés avec un regard interrogateur. Le type de tout à l’heure lui tend la main, qu’elle saisit, et l’aide à se redresser. T’étais bien partie, mais t’as pas su éviter le rocher, et tu t’es écrasé d’ssus. Tu vois, quand j‘te dis qu‘t‘es pas à ta place sur la plage, ailleurs qu‘au milieu d‘tes frites.. Maintenant, ma grande, retournes y et vient plus nous casser les couilles à faire ta belle. Ricki serre les dents, le poing, et fait demi-tour. Elle fait quelques pas puis se retourne avant de mettre son poing dans la figure du type, qui la regarde avec de grands yeux. J’suis plus de la partie ici qu’n’importe lequel d’entr’vous. Elle secoue sa main et, avant de repartir, le regard de haut en bas avec un sourire narquois. Et pour que j’puisse te casser les couilles, faudrait déjà qu’t’en ai, connard. Elle prend sa planche, le laisse avec son regard noir en roulant légèrement sa chute de reins.

Ricki lève la tête de son portable, le détaille et éclate de rire. Sérieusement Marco, c’est comme ça que tu dragues une nana ? Tu m’aurais dit « ce soir, vingt-deux heures, j’te saute », ça aurait fait le même effet. Elle rit de plus belle, enfonce son téléphone dans la poche arrière de son short et avale une gorgée de sa sangria sans le quitter des yeux. Accoudée au bar, elle regarde sa montre d’un air distrait et fait la moue. Dix-neuf heures. De toutes façons je peux pas, c’est mort, je dois m’occuper de.. De la fille de la voisine, voilà. Je lui devais un service. Elle hoche la tête comme pour confirmer un peu plus ses propos, bien qu’étant des mensonges. Aucune gamine dont elle doit s’occuper, si ce n’est par moment celle de Dominic. Et puis, la voisine en question dépasse les quatre-vingt piges, et Marco le sait très bien. Il sait aussi ce que la cubaine à derrière la tête, et hoche la tête avec un léger sourire en coin. Elle le regarde, hausse les épaules d’un air désolée, se lève pour aller vers lui. Ce n’est qu’une fois à son niveau que Ricki fait pour déposer une bise sur sa joue et lui murmure : Vingt-deux heures trente. Et on fera pas que ça. Un clin d’œil et elle part.