La vie n'est jamais facile. Naître, mourir, il n'y a rien de plus simple. C'est de vivre qui se complique. Qu'importe qui l'on soit, où l'on soit ou avec qui l'on soit, il y aura toujours un moment où notre conte de fée passera au cauchemar. J'avais toujours eu une enfance heureuse. Je vivais dans la plus belle maison de Florence, j'avais des tas d'amis et des prétendants, j'avais des parents aimants et un grand frère protecteur. J'avais tout ce que je voulais. Pourri gâtée, c'était le mot. Mais lorsqu'on est riche et qu'on ne connait pas la valeur de l'argent on devient comme moi. Puissante, et tellement naïve. Je prenais mon père pour un chef d'entreprise, un grand patron, quelqu'un d'important. C'était presque la vérité. Elle, je l'ai sue à mes onze ans alors que je cherchais mon père dans son bureau. La porte était entre ouverte, j'ai entendu trois hommes. J'ai alors fait que toute personne aurait fait : j'ai regardé. Et là j'ai vu un homme à genoux, suppliant mon père de lui donner un peu de temps. Il n'en fit rien et l'abattit en moins de deux secondes. Il s'écroula à terre et ma vision du monde changea. Je prenais alors compte que mon père n'était pas qui il prétendait être. J'étais la fille d'un mafieux. Je pris alors une décision importante et totalement dénuée de sens. "Je veux entrer à l'école de police." Déclarais-je un jour à mon père. Il en resta bouche bée, mais j'étais sa fille, et il décida alors à m'apprendre lui même à manier l'arme, et à me battre. Être entrainé par un mafieux, fait de vous un mafieux. Ça a totalement changé ma vie et qui j'étais. J'étais donc devenue une fille qui connaissait tout des armes, de la ruse, et de la manipulation. Je savais aussi résister à la torture, et torturer moi même. J'avais par la même occasion appris de nouvelles langues, dont l'anglais, le russe et le français en plus de l'italien. J'avais aussi un esprit d'analyse, et j'avais un don bien particulier, une mémoire photographique. J'étais devenue comme une espionne, une mafieuse. Mais jamais ô grand jamais je n'aurais osé évoqué ce sujet avec mon père. J'étais devenue la personne que je ne voulais pas devenir. Un monstre, une machine à tuer, un corps sans âme, sans cœur. Mais j'étais bien décidé à utiliser tout cet enseignement pour le bien des autres. C'est pour ça qu'à mes vingt-deux ans, je partis pour les Etats-Unis, la Californie plus précisément.