Regard fixe, droit dans les yeux. Trois jours qu'ça dure. Que quoi dure ? Leurs regards. Ils se toisent, se fixent. Ils se détaillent, ne se quittent pas des yeux. Milan ne le supporte déjà pas. Elle déteste son regard sûr, persistant, limite gênant tellement il est perçant. Baisses les yeux putain, baisses-les. Pas moyen, il le fait pas. Soupire. Il s'approche, elle arque un sourcil. Sourire narquois. Tu danses bien pour une gosse. Elle a un rire amer. Ouai, je sais. Il ne peut s'empêcher d'éclater de rire. Et bah, on dirait que c'est pas la modestie qui t'étouffes. Sourire hypocrite. Soupire. Il s'humecte les lèvres, elle le regarde de haut en bas et croise les bras sur sa poitrine. Mais t'es qu'une gosse, blanche qui plus est. Toute seule t'arriveras à rien. Milan lève les yeux au ciel, serre les dents, tandis qu'il ne la quitte pas des yeux. Elle déteste ça. Nouveau soupire. Elle pose les yeux sur lui. Et j'imagine que toi tu peux m'aider, c'est ça ? Il acquiesce, s'approche d'elle, la prend par la taille. Elle se détache de lui avec un regard noir et les poings serrés. Écoutes chérie, moi je sais c'qu'il te faut si tu veux survivre dans la rue sans t'en prendre plein la gueule, et surtout si tu veux gagner du fric grâce à ta danse. Elle fronce les sourcils, le fusille du regard, donne un coup de poing dans l'une de ses épaules. Premièrement, j'm'appelle pas chérie. C'est Vima, ou c'est rien. Il soupire, en a déjà marre de son attitude. Cool. Vima, ok. Brook. Elle fronce un peu plus les sourcils, lui donne un nouveau coup. 'Tain, j't'ai dit VIMA pas Brook, merde ! Brook la fixe avec de grands yeux, passe sa main sur son visage. Ok, alors toi t'es pas blonde pour rien. Brook, c'est moi. Le visage se détend cependant, tandis qu'elle soupire légèrement et qu'elle grommelle en s'excusant, un peu à contre coeur. Elle le fixe un instant, recule d'un pas et reprend une voix plus calme, presque douce. C'est quoi c'truc, alors ? Parce que j'compte pas t'laisser m'exploiter. Il la fixe à nouveau, se laisse tomber sur un banc, sans la quitter des yeux. Il a cet air sûr de lui, qui généralement plait à Milan. Mais pas là. On voit clairement qu'il sait ce qu'il va avancer, qu'il en est sûr parce qu'il a vécu. C'est le genre de chose qu'on peut vraiment sentir en le regardant et Milan doit bien avouer qu'il donne envie qu'on le croit. J'veux pas t'exploiter, j'veux t'aider. Et m'demande pas pourquoi. En tous cas, toi, ce qui t'faut, c'est un crew. Et moi j'en ai un. Il se lève, s'approche d'elle, sa bouche prêt de son oreille. Demain, vingt-et-une heure, à cette adresse. Il lui colle un papier dans la main, la fixe. Qu'est-ce qui me dit que tu vas pas m'buter par peur d'la concurrence. Il rit, hausse les épaules. Rien, c'est vrai. Suffit d'me faire confiance. Et sois pas en retard, chérie.

Leur rencontre s'est passée alors que Brook venait de revenir de New York. Milan a effectivement rejoint son crew, même si elle a tendance à rester à l'écart puisqu'elle ne se lie pas encore à tous les membres. Et puis : chassez le naturel et il revient au galop, elle a toujours été solitaire. Cependant, Milan est très admirative devant Brook, et reconnaissante. C'est bien la seule personne devait qui elle pourrait se la fermer et accepter les conditions. (à développer par mp/en rp. )