CALIFORNIA LOVE
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 fatal drop. (dee)

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MessageSujet: fatal drop. (dee)   fatal drop. (dee) EmptyLun 12 Mar - 23:02

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Elle rase les murs, laisse son corps la trainer jusque dans sa chambre. La maison est vide, ce soir. Tous les soirs. Son père passe sa vie dans ses affaires, et sa mère Dieu seul sait où. Son unique compagnie, c’est le bruit des vagues et le murmure incessant des voix qui se confondent sur la digue. Penchée à sa fenêtre, elle a des airs de Raiponce, la cigarette au bec. On ne sait pas trop ce qu’elle attend, un prince charmant ou peut-être ses parents, tout simplement. On se sent vite seule, dans une si grande maison.
Il est à peine deux heures et demie, et elle se demande ce qu’elle fait déjà là. Ce que fait Dee Dee, aussi. Une bouteille ou un pét’ à la main, peu importe, elle est rassurée de la savoir loin. Ou frustrée. Ça fait un sacré bail qu’elle n’essaye même plus de coller la moindre étiquette sur sa relation avec cette paumée. Ne sont-elles pas censées se mépriser ? Deux mondes différents, des vies qui n’ont rien à voir, leur futur sont deux lignes qui s’éloignent au fil du temps. Noor pense à New York, à Londres, à Tôkyô. Elle se sent à l’étroit ici, elle se sent trop seule. Et y à tous ces fantômes et ces histoires de gangs… elle ne l’avouerait à personne, mais elle a peur, souvent, même ici, face à l’océan. Peut-être bien que c’est une prémonition. Peut-être bien que sa punition, celle réservée aux connes et aux p’tites pétasses pleine de fric, n’est plus très loin.
Peu importe, se dit-elle. Peu importe. Elle écrase sa cigarette sur le rebord de sa fenêtre et laisse tomber le mégot sur la terrasse, en dessous d’elle. Il y a encore quelques années, sa mère le lui aurait reproché, l’aurait mise à genoux et forcée à tout nettoyer. Mais plus maintenant. Plus jamais. Elle se retourne, se dit qu’il est encore trop tôt, que le sommeil, de toute façon, ne viendrait pas. Elle pense encore à Dee Dee : elle ne sait même pas pour quelle raison elles se retrouvent, comme ça, pour rien, parfois plusieurs fois par semaine. Elles ne refont pas le monde, partagent une bouteille, une cigarette, la vue, aussi. Elle n’a aucune idée de ce que peut bien aimer cette fille, d’où elle vit, de comment elle a fini comme ça. Le surf, la drogue, la rue, elle l’a deviné seule : elles lui collent à la peau, à son ombre, à ses pas. Elle respire la fille qui se démerde, la fille qui se bat. Et c’est sans doute ça que Noor aime, pour cela qu’elle attend presque avec impatience ces rendez-vous : pour sentir les effluves de liberté et de force qui s’échappent de ce corps qui cachent sa vraie valeur aux yeux du monde. Elle a un truc cette fille. Et dieu ce qu’elle pouvait aimer ça.
Ses pas l’ont conduite jusqu’au salon. Elle attrape la télécommande, allume le poste avant de s’affaler dans un des canapés. Elle s’arrête sur un vieux film en noir et blanc, dont elle n’a rien à faire, mais qui vaut mieux que le silence. Ses pieds lui font mal, ses vêtements puent et son maquillage coule, quand il ne lui pique pas les yeux. Mais elle est trop bien là, à faire semblant d’attendre quelqu’un, à se dire que, peut-être, sa mère viendra la rejoindre avec un bol de pop-corn, comme elle l’avait si souvent fait lorsqu’elle était plus jeune. Elle sort son paquet de cigarettes de sa poche et s’en grille une nouvelle. Papa n’apprécierait pas, mais ça fait bien longtemps que papa, il n’en a plus grand-chose à faire de tout ce qui ne touche pas à son business et à sa secrétaire. La dure vie des riches. Un sourire en coin s’échappe.
Elle sursaute lorsque des coups sont frappés à la porte. Immobile, elle attend, pensant avoir rêvé, mais non, le bruit retentit à nouveau. Un coup d’œil à l’énorme pendule, déniché chez un antiquaire aux goûts de luxe, et qui trône sur la cheminée, lui révèle qu’il n’est pas encore trois heures. Bien trop tard, cependant, pour les visites de courtoisie. Elle se lève cependant : elle va ouvrir, elle s’en fou. Si elle doit mourir ce soir, elle mourra. Elle rit de sa connerie, avant de se diriger vers l’entrée, pieds nus. Elle manque de s’étrangler devant la porte ouverte, et ne retient sa cigarette que de justesse. « Dee ? » comme si ce n’était pas l’évidence même. Mais c’est qu’elle ferait presque tâche là, au milieu de son monde à elle, avec sa dégaine habituelle. Elle en oublie ses bonnes manières, la laisse sur le pas de la porte, incapable d’autre chose que de la fixer. Mais merde, qu’est-ce qu’elle peut bien foutre ici ?


Dernière édition par Noor Farhad le Mar 13 Mar - 18:52, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: fatal drop. (dee)   fatal drop. (dee) EmptyMar 13 Mar - 18:37

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Je claque la porte derrière moi et m'exerce à cet exercice difficile et monopolisant toute mon attention qu'est le contrôle de ma respiration. Je transpire. J'aime pas ça. J'aime pas me faire payer une chambre d'hôtel miteuse pour quelques dollars et embrasser les bras d'un gros porc qui me tatillonne le cul. Je n'arrive pas à assumer ce manque de respect envers moi-même. Alors je lâche une larme, vite écorchée par la manche de ma veste en jean usée. Puis je rentre, parce que je n'ai nul part où aller après un tel effort. Je n'ai juste plus de force, plus envie de rien. Seulement de m'isoler, de songer. Je traverse les escaliers et arrive dans la rue. Je passe inaperçue sur ce bitume brûlant, et je regarde la mer, en me disant qu'à la place de me faire payer pour une fellation, j'aurais bien enfourcher ma planche, pour une fois que je suis clean. J'aurais pu me faire un rail, pour oublier. Mais cette obsession qu'était la drogue, ça m'effaçait les émotions plus pures que je ressentais quand rien n'empoisonnait mes neurones. Je marche, profitant de la brise. Je m'enfonce dans cette jungle de blacks et de latinos. Les maisons commencent à s'effondrer sur mon chemin, et je me retrouve bientôt sur le petit appart que ma solitude occupe. Elle m'attend, et compte me tenir compagnie pendant quelques heures, avant de retrouver la foi pour ressortir. Je jette un mégot, qui s'enfonce dans le caniveau, et monte jusqu'à cette porte à la pancarte qui titube sur le bois craquelé, mal clouée. « 67, Sparks ». Voilà, c'est tout ce que vous voulez savoir. Mademoiselle Sparks habite au numéro 67, dans cette rue crade, où l'odeur des sauces périmées de l'italien d'en face persiste cinq jours sur sept.

Le salon est imbibé de cette odeur de jus d'orange. Les murs sont sales, le canapé détérioré par des trous de cigarette. Ça sent le renfermé. J'ouvre la fenêtre. Puis je trébuche sur un sac, qui ne m'appartient pas. Il est beau, le cuir est doux, clair. Dedans y gît un porte-monnaie, plutôt canon. Et bien rempli. Des cartes, quelques tickets de caisse en vrac, souvent aux chiffres interminables. Je fouille pas plus, j'ai trouvé le nom. Noor. Ça fait trois jours que je dois lui rendre ce sac, depuis cette soirée, une des seules où nous avions su garder un ton calme. Cette fille, c'était un feu d'artifice. Elle explose, elle est enflammée. Elle est éblouissante, mais elle énerve. Elle a une sorte d'aura diaboliquement superbe qui émane de son ignoble visage tendre. Parler avec elle, c'est prendre le risque de se soumettre à l'enfer. Parfois magique, parfois inhumaine. Perchée sur ses hauts talons en or, elle a cette voix mielleuse qui charme, et qui exaspère. Toujours je butte, toujours je ressens cette émotion haineuse. Mais toujours je veux rester à côté d'elle, à l'admirer, en la répugnant. Nos vies ne sont pas entremêlées, oh non. Nous voilà cependant croisées, dans une droite interminable, et, ô Noor, mes yeux de chien des rues ne compte pas lâcher tes airs de princesse. Alors je saisis ce sac, agréablement lourd, l'enfourche à mon épaule, comme s'il était mien, et oublie ma sieste.

Je parcours à nouveau les rues, changeant de bord. Le côté friqué de Venice, il est beau, il est fabuleux. J'ai les yeux à-demi clos qui pétillent. Me voilà émoustillée par ce luxe inaccessible. Parfois je me dis que j'irai bien voler un de ces palais. Que massacrer toute une famille pour leurs murs d'argent seraient aisément facile. Puis je m'efforce de chasser ces désirs mortuaires de ma tête enfumée par la vision de Noor. Je n'ai rien à lui dire aujourd'hui. L'insulter encore et encore serait choisir la facilité. Peut-être que je vais me contenter de lui rendre son sac, et puis partir. Non. Et puis me voilà déjà devant chez elle. J'esquisse un rictus. Un rictus nerveux. Je regarde mes lacets, qui semblent si intéressants à cet instant de mon existence, agrippés à ces baskets en toiles qui peu à peu se déchirent sur les bords de mes pieds. Finalement je sonne, spontanément. Mon bras a visiblement choisi de vivre sa vie. Quelques secondes, qui semblent durer des heures. J'ai le cœur qui bat, comme si j'allais embrasser mon amant de cour de récré pour la première fois. Ça me tue de penser ça, de ressentir ça. Et voilà la porte qui s'ouvre, sous ses yeux interloqués. Elle est belle Noor. Elle est abominablement belle. C'est parce que c'est une princesse. Sûrement née dans un château. Et c'est pour ça qu'elle regarde le petit peuple de son air hautain et dédaigneux. Et là voilà qui parle, surprise. « Dee ? » Oui c'est moi. J'ouvre la bouche, n'énonçant que silence. Aucun bruit, aucun son. Elle me fait muette. « Oui... euh... t'as oublié ça l'autre jour, je me suis portée garante pour te le ramener. Vu le prix, ç'aurait été bête qu'on te le vole. » Je lui tends par la même occasion son sac. C'est con, comme phrase. Mais c'est direct. Au moins elle aura pas à attendre si jamais elle désire me chasser de son paillasson en soie. Pourtant je rentrerai bien dans son monde de paillettes.


Dernière édition par DeeDee O. Sparks le Mar 27 Mar - 14:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: fatal drop. (dee)   fatal drop. (dee) EmptySam 24 Mar - 21:54

Elle était comme paralysée, incapable d’assimiler le fait que, devant elle, se trouvait la petite blonde avec qui elle passait son temps depuis des semaines. Et pourquoi d’ailleurs ? Elle ne le savait même pas. Elles puaient la différence, que ce soit leurs origines, la couleur de leur peau et leur milieu social. Dee et elle n’avaient absolument rien en commun mais Noor ne s’était jamais sentie aussi bien avec quelqu’un depuis des lustres. Il y avait un truc chez cette fille, un putain de truc, et Dieu savait qu’elle aurait donné beaucoup pour mettre le doigt dessus et découvrir, enfin, pour quelle raison elle se sentait à la fois si bien et si mal en sa présence.
« Oui… euh… t’as oublié ça l’autre jour, je me suis portée garante pour te le ramener. » Elle jette un œil au sac que Dee lui tend, le reconnait à peine, reporte son attention sur la blonde. « Vu le prix, c’aurait été bête qu’on te le vole. » Ses yeux s’écarquillent un instant, elle ne comprend toujours pas ce que son « amie » fait là. Mince, des sacs de ce genre, elle en a des tonnes et Dee le savait bien. Elle aurait aussi bien pu le garder, l’oublier dans un coin, le revendre ou peu importe. Elle n’en avait pas besoin. Mais elle le prit tout de même, tendant la main à la façon d’un automate, et refermant les doigts sur la poignée du sac. Le cuir était froid, elle frissonna. « Tu veux entrer ? » s’entendit-elle dire, se maudissant à peine avait-elle prononcé ces quelques mots. Ça ne voulait rien dire pourtant, rien du tout. Elle était seule, elle s’ennuyait et par chance, une connaissance se pointait. Elle en faisait que profiter de la situation, ce n’était pas comme si elle se prenait la réalité en pleine figure, la réalité des rues, des gosses qui s’débrouillent et qui sniffent de la colle. Noor ferma la porte derrière Dee.
« Vas-y, assied-toi. » dit-elle en tendant la main vers le salon, l’accompagnant jusqu’à un des canapés qui trônaient là. La télé était toujours allumée et le vieux film en noir et blanc continuait de laisser couler son histoire. Elle s’assied à côté de la jeune fille, ne sachant quoi lui dire. Le savait-elle vraiment, de toute façon ? La plupart du temps, elles se contentaient de rester des heures l’une à côté de l’autre, à regarder l’océan, les immeubles ou les passants. Parfois, elles attiraient même les regards, gosse des rues et gosse de riche côte à côte. Mais ce qu’elle préférait, Noor, c’était la regarder surfer. Elle se dit qu’elle aurait bien aimé y aller, là, maintenant. Au lieu de ça, elle se tourna vers elle, pour sortir une nouvelle banalité. « Tu veux un truc ? » Elle se leva avant même d’entendre sa réponse, incapable de rester en place. « Je vais chercher quelque chose, bouge pas. » Comme si elle avait le choix. Comme si la p’tite blonde allait discrètement se faire la malle dès qu’elle aurait le dos tourné.
Dans la cuisine, Noor dénicha deux canettes de bière et avisa un paquet de maïs à popcorns non entamés. Elle adorait ça Dee, non ? Elle se mordit la lèvre, se disant que c’était une connerie, qu’elle ne pouvait pas débarquer comme ça, à trois heures du matin, et se retrouver avec un seau de popcorns sur les genoux. Pourtant, elle mettait déjà le maïs dans le micro-ondes et se retrouvait, cinq minutes plus tard, un plateau dans les mains, qu’elle vint poser sur la table basse du salon. « Encas de minuit. » annonça-t-elle alors qu’elle reprenait sa place auprès de Dee. Y avait comme une atmosphère de soirée pyjama.
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MessageSujet: Re: fatal drop. (dee)   fatal drop. (dee) EmptyMar 27 Mar - 15:11

Sa surprise, j'arrive pas à m'y faire. Je me dis que je ne suis pas désirée, qu'elle n'a ouvert la porte que par pure politesse. Je me dis que je n'ai rien à faire ici, que je devrais sûrement partir, rejoindre mon taudis au parquet craquelé, et me vautrer dans mon canapé troué à regarder American Idol. De toute façon je sais faire que ça, dans ma vie qui ressemble de plus en plus à Requiem for a Dream en un chouilla moins trash. Et encore. Puis je me dis ça parce que je me sens gênée. Aussi gênée qu'à l'aise, qu'en sécurité, auprès de cette fille si différente. Je voulais me coller à elle, et faire durer cet instant. Mais je n'y arrivais pas, tant elle m'intimidait. Tant elle me paraissait.. grande. Alors je continue à la regarder, en essayant de ne pas plonger mes yeux dans ces deux pupilles grandioses. Un orchestre symphonique qui émane de ces deux petites perles si communes. Puis je sens le sac se détacher de mon emprise, et j'aperçois ses mains qui le saisissent. Je voudrais les toucher, ces mains. Sentir ce contact électrique en moins. C'est ça. Noor elle m'électrise.
« Tu veux entrer ? » J'hésite. J'hésite à franchir ce pas, cette barrière. J'hésite à pénétrer dans son monde, dans son intimité, aux murs tissés d'or. Et sans répondre je sens mon corps balancer en avant et franchir l'encadrement de cette grande porte, cette immense porte qui me semble infinie. Je scrute l'entrée, qui donne sur le salon. La pièce est gigantesque, le mobilier est imposant. C'est somptueux. J'ai envie de toucher à tout, de tout sentir, de balader mes ongles crasseux dans tout ce luxe, pour sûrement laver mes mains de toute cette pauvreté qui s'accroche éperdument à mon esprit. Ouais, j'ai l'esprit pauvre, c'est ça. Puis elle m'invite à m'asseoir. J'aurai bien continué mon épopée le long de ses grandes armoires incrustées. J'aurai bien inspiré une dernière fois l'odeur du bois à mille dollars le centimètre cube. Mais docilement je me pose à ses côtés. Peut-être que c'est son odeur que j'ai envie d'inspirer. Ça paraît tellement con et malsain d'ailleurs. Mais Noor, elle a des effets mystérieux sur moi. Sur mes sens. Des effets inconnus. Et c'est peut-être la confusion qu'elle sème en moi qui me donne envie de passer des siècles et des siècles assises à côté d'elle sur un canapé de princesse, à la regarder comme un chrétien idolâtre Dieu.
« Tu veux un truc ? » Quelques secondes. Je m'apprête à me lever. J'entame ma phrase. « Te dérange pas, j'y vais... » Mais la voilà déjà déambulant jusqu'à la cuisine. « Je vais chercher quelque chose, bouge pas. » Je reste crispée. Je remarque alors le film qui défile devant moi. Un vieux film en noir et blanc. Je le regarde, les yeux vides. Je ne sais pas ce que je fais ici. Noor, j'ai l'habitude de la voir, sur la plage, à des soirées plus ou moins miteuses, dans un autre élément que celui-ci. Et même si je la voyais régulièrement seule, je n'avais pas ce sentiment étrange, trouble qui m'envahissait. J'avais l'habitude d'avoir en moi ce mélange d'admiration et de haine. De jalousie vis à vis de son porte feuille, mais cet attrait irréfutable qui me mettait mal à l'aise, là, chez elle, dans son élément. A deux, on n'avait même pas pour habitude de se parler pendant des heures, parce qu'on savait que ça allait mal finir, que sur ce plan là, le dialogue était la pire chose possible. Le courant passe pas. Mais j'ai envie de le forcer, à passer.
Puis je la vois qui reviens, avec deux bières et des pop-corns. Je sais plus pourquoi j'aime les pop-corns. Je sais que ça me rappelle mes moments de vols, quand je plane. « Merci. » Je ne sais quoi lui dire. Elle s'assied. « Encas de minuit. » Je souris. Le film, les pop-corns, entre nanas. J'avais vu ça dans certains films. Les petites scènes, “girly ”. Ça me ressemblait pas. J'avais jamais connu ça. J'avais jamais eu de grandes amis, à long terme, et été assez proche pour faire ça. Noor c'était différent. Et j'avais pas envie de rester planter là, à côté d'elle, à rien faire, à la regarder comme un chien qui attend qu'on lui lance un bâton. Et puis j'aimais pas les films. J'aimais pas les vieilles voix des années 50, avec ces costards mal taillés, et ces couleurs ternes qu'étaient le noir et le blanc. Noor avait l'air d'apprécier plus que moi en tout cas. Je prends alors machinalement des pop-corns, et je les mâche, doucement, en la regardant avec insistance, pendant que ses yeux sont portés sur ce film inutile. J'ai cette folle envie malsaine de regarder son visage plus intensément, pour y découvrir la source de cette attraction si intimidante. J'ai envie de goûter sa peau, de savoir si elle est aussi âpre que ses paroles, lors de nos conversations fumantes. Alors je perds le contrôle de moi-même et mes doigts viennent glisser sur sa joue, d'une façon aussi fluide qu'une planche sur l'écume de l'océan. Je les laisse caresser, soumis à mon inconscient, ses pommettes cuivrées et descendre jusqu'au haut de sa poitrine. J'ai le cœur qui s'emballe, mais je reste béat, impassible et souriante, comme une gamine. Le bout de ma main remonte jusqu'à sa bretelle, la poussant pour dévoiler son épaule. Et je me penche, pour remplacer ma paume par mes lèvres. J'ai envie de goûter sa peau. Pourtant ma langue reste de marbre unie à mon palais. Et ça me démange, Noor. Ça me démange de remonter à ta petite bouche de bourgeoise hautaine.
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