Sujet: c'est le mouvement perpétuel Sam 18 Aoû - 17:53
cila kozel
Si les prêts servaient à quelque chose, on prêterait aussi les femmes. (proverbe slovène)
Elle est étrange, Cila. Déjà quelle idée d’avoir un prénom pareil ! On la comprend pas vraiment, mais faut dire qu’on cherche pas spécialement à la comprendre, comme si les gens avaient qu’ça à faire. On sait pas vraiment quel âge elle a, la vingtaine dira-t-on, c’est plus simple que de s’emmerder à essayer de deviner, pas sûr qu’elle ait le droit de boire de l’alcool mais c’est pas non plus comme si on allait la faire chier avec ça. Cila, c’est le genre de filles qu’on traine un peu partout, sans leur demander leurs avis. La fille que tu poses à l’arrière de ta voiture et qui doit te suivre. La fille qui a le rôle de la potiche, un peu. Sauf que la potiche est incapable de rester en place, pire qu’un gosse, elle s’agite dès qu’elle reste trop longtemps immobile, et manque de patience. Et puis, Cila, elle passe pour une idiote, aussi, parce que tu peux lui parler tant que tu veux, elle te répond rarement – et encore, ça c’est quand elle est capable d’aligner plus de deux mots – et elle a pas l’air de comprendre grand-chose quand tu lui parles. Si elle laissait pas échapper un mot, on aurait dit qu’elle était muette ou bien sourde mais c’est pas le cas, alors peut-être qu’elle est conne, tout simplement. Suffit de voir sa réaction quand elle comprend une expression. Elle est capable de te répondre que les oiseaux, ça ne parle pas. Encore que, pas sûr qu’elle ait le vocabulaire pour le faire. Parce que ce que les gens ne savent pas, c’est qu’elle est pas d’ici, Cila. Cila Kozel, c’est pas américain ça. D’accord, elle se présente jamais et ce serait étonnant que quelqu’un connaisse son nom ici, mais quand même. Elle vient de Slovénie, Cila, d’Idrija, et elle connait pas grand-chose à l’anglais, à peine les bases. Personne sait comment elle est arrivée là, c’est comme ça, c’est tout. Mais même si Cila c’est une grosse paumée de la vie qui se laisse balader un peu partout, elle est aussi capable de se débrouiller par elle-même et elle sait s’amuser de pas grand-chose. Elle aime la vie, Cila, et au fond, c’est pas si mal.
كاليفورنيا البلطجية
① c'est marrant, mais à chaque fois que je te vois, j'ai envie de te frapper. c'est normal?
Cila tourne la tête, regarde la personne qui vient de parler. Une fille, une brune qu’elle connait pas vraiment. Elle l’a peut-être déjà vu, à la réflexion, mais elle retient pas tellement les têtes des gens. Elle a pas tout compris, Cila. Mais les quelques mots qu’elle sait traduire et la tête qu’elle fait sont suffisants pour lui faire comprendre que c’est pas quelque chose de très gentil. Elle hausse les épaules, puis se détourne. Elle s’en fiche, des gens comme ça. Peut-être bien qu’elle a l’air d’une idiote, à pas répondre, à pas parler. Mais c’est pas grave. Elle se replonge dans sa contemplation avec un naturel et une indifférence qui te font chavirer le cœur. C’est vrai qu’elle est mignonne, Cila, quand on la regarde bien, et qu’on va au-delà de la fille étrange. – Mais t’es vraiment conne ou tu sais juste pas parler ? Cila ne réagit pas. Elle sait que c’est inutile, qu’elle peut laisser la fille s’énerver toute seule. De toute façon, elle saurait pas lui répondre. Elle soupire. Elle sait même plus ce qu’elle fait là. A supposer qu’elle l’ait jamais su. La fille continue de parler, mais elle ne l’entend que d’une oreille. C’est pas comme si elle en avait vraiment quelque chose à faire. Y a toujours des gens qui seront pas contents, qui trouveront une raison de te critiquer. Alors tu peux choisir de réagir à chaque fois ou les ignorer. C’est pas être lâche, de les ignorer, qu’elle pense. C’est juste s’éviter de dépenser de l’énergie pour rien. Elle s’éloigne. Cila ferme les yeux, un petit air de mélancolie vient lui enserrer le cœur. Dos à la fête, elle regarde la mer, assise sur le muret. Loin de l’agitation, loin des autres. Elle entortille une mèche de cheveux autour de son doigt, pour ne pas rester complètement immobile. Elle agite ses pieds au-dessus du sable, penche un peu la tête. Elle se sent seule, Cila. Parfois elle voudrait rentrer chez elle. Revenir en arrière. Retrouver tout ce qu’elle a perdu. L’innocence de l’enfant qui ne se pose jamais de questions, qui avance tête baissée vers sa destinée. – Pogrešam. Sa voix ténue n’est qu’un murmure, un chuchotement porté par le vent. Ça me manque.
② meuf, si je te dis un truc, tu me jure que tu le dis à personne?
Cila soupire. Elle a pas vraiment envie qu’on lui parle, là, maintenant que Jethro l’a laissée en plan pour faire je ne sais quoi. Surtout cet adolescent boutonneux qui la regarde avec de grands yeux éperdus, sans doute dans l’espoir qu’elle lui donne une réponse. Mais elle est compliquée sa phrase, et Cila ne comprend pas. Alors elle penche légèrement la tête sur le côté. Le gosse ne comprend pas non plus. Qu’est-ce que ça veut dire, ça ? Ce n’est ni un oui ni un non. Un rien du tout, un grand rien du tout. Mais elle a pas dit non, c’est déjà ça ! Et comme il n’a pas dû essuyer un énième refus, le gamin prend son courage à deux mains et continue. – Tu sais, t’es vraiment bonne. T’es genre la meuf la plus bonne que j’ai jamais vu. Cila commence sérieusement à s’ennuyer, continue de faire tourner sa paille dans son cocktail. Elle sait pas ce que c’est, comme cocktail, elle en buvait pas des comme ça à Idrija, c’est Jethro qui a commandé pour elle mais c’est plutôt bon. Le gosse la détaille, cherche à accrocher son regard, mais c’est peine perdue. – Hé, tu veux pas me dire ton nom, steuplé. Allez. Nom ? Ça, elle connait, elle commence à avoir l’habitude. – Cila. Il la regarde avec un drôle d’air, sans doute qu’il cherche à savoir si elle se fout de lui. – C’est, euh, joli. Bon écoute, le truc que je voulais t’dire… C’est que… J’ai su, tu sais, quand j’t’ai vue, toute seule, là. Que c’est le destin. J’rêvais d’une meuf comme toi. Et t’es là ! Il en profite pour poser maladroitement sa main sur son bras, ce qui a au moins le mérite d’attirer son regard. Elle le regarde avec un air un peu étonné, celui de la fille qui comprend pas trop ce qui lui arrive. Bien sûr qu’elle est pas idiote, elle sait bien qu’elle est jolie, mais de là à se coltiner les gosses de quinze ans. – J’t’attends depuis toujours. Cila. Viens avec moi, j’te paye un verre. J’te promets que je serai à la hauteur. Elle ne dit toujours rien et le gamin commence à se demander ce qui va pas. Elle semblait plutôt réceptive à la base. Et puis il a utilisé toutes ces conneries qui plaisent aux filles : le destin, le coup de foudre et le reste. Il a été gentil aussi, et romantique, et il lui a fait des compliments. Alors pourquoi est-ce qu’elle lui tombe pas dans les bras, comme les autres lui ont dit, puisque c’est si facile ? Elle est p’t’être moins conne que les autres. Il insiste, se décale sur le bord de sa chaise pour se rapprocher d’elle. Il se focalise tellement sur elle, qu’il voit pas le type qui arrive derrière lui, tire brusquement sa chaise en arrière. Assez brusquement pour que son derrière se retrouve en contact avec le sol. Le gosse le dévisage. Ses yeux se posent sur lui, puis retournent sur Cila, et encore sur lui, comme s’il cherchait à faire le lien. Jethro éclate de rire, l’applaudit. – Non sérieusement, c’était un numéro comique ? Prends des filles d’ton âge, celle-là elle est pas pour toi. Et rends-moi ma place, tant qu’à faire. Le gamin hésite un instant, à moitié furieux, à moitié penaud. Il lance un regard noir à Jethro, s’attarde sur Cila avec regret, avant de tourner les talons en marmonnant. Cila n’a pas tout compris, mais elle regarde Jethro avec un sourire.
③ rejoins-moi au lac vers 10 heures
C’est comme ça que tout avait commencé. Une phrase innocente, ça. Rejoins-moi au lac vers 10 heures. Ça avait l’air de rien, dit comme ça. C’était une fille qui était venue voir Jethro. La brune, celle qui l’aimait pas. Comme d’habitude, elle l’avait à peine regardé, se concentrant plutôt sur lui. Et puis elle lui avait planté un baiser sur la joue et s’était éloignée. Cila n’avait rien compris, comme d’habitude, c’était trop compliqué pour elle, et puis elle parlait vite et n’articulait pas très bien, aussi. Mais c’était devenu clair quand Jethro lui avait expliqué. Party, ça elle connaissait. Elle avait enfilé un short, un t-shirt et des creepers, parce qu’elle ne portait que du plat, que ce soit des baskets en tout genre : converses, vans…, des doc martens ou des worker boots. Et puis elle avait regardé Jethro et elle avait attendu qu’il l’emmène dehors, à cette fameuse fête censée se dérouler elle ne savait où. La fête, c’était une fête comme les autres. Les fêtes se ressemblaient toutes, pour Cila, depuis qu’elle était arrivée ici. Avant, chaque fête avait sa signification, surtout les bouteilles piquées à ses grands-parents qu’elles avaient bues en cachette dans le grenier, Cvetka et elle. Jethro avait filé, parti voir ses potes, sans doute, ou peut-être la brune, et elle s’était retrouvée toute seule, à côté des bouteilles. Un verre en entraine un autre. Et un certain nombre de verres plus tard, on retrouve Cila affalée parterre, au bord du lac. Elle a les yeux fermés, semble même paisible. Elle a un petit air enfantin, Cila, quand elle dort. Innocent, aussi. Faut l’être, pour pouvoir s’endormir n’importe où. Elle aurait pu rester là jusqu’au lever du soleil, elle aurait pas bougé. Sauf que Jethro commence à s’impatienter, bien décidé à rentrer et peu désireux de devoir porter la dormeuse jusqu’à l’appartement. Et qu’on ne sait pourquoi, il a un seau vide, pas loin, à sa disposition. Ainsi qu’un lac pour le remplir. La malheureuse endormie est incapable de prévoir ce qui va lui arriver et ce n’est qu’au contact de l’eau qu’elle se redresse dans un sursaut, regarde autour d’elle d’un air un peu hagard. Des gouttelettes ruissellent sur son visage, ses cheveux en désordre sont trempés. Elle gémit, se relève tant bien que mal pour aller s’accrocher à Jethro, mal réveillée. Ferme à moitié les yeux, s’appuie sur lui. Lui affiche un sourire radieux. – Jethro... Connard. Il la regarde avec un petit air amusé. – C’est bien, tu connais les mots de base.
pseudo / prénom hj; buckshot/juliette
Dernière édition par Cila Kozel le Lun 20 Aoû - 10:39, édité 8 fois
W.-D. "Dweezy" Sullivan
. :
ÂGE : 15/05/1989 donc 23 ans QUARTIER HABITÉ : East Compton
Sujet: Re: c'est le mouvement perpétuel Sam 18 Aoû - 21:41
J'y crois pas le caprice du führer là du calme Staline.
(oh, bien vu, oui je joue à nouveau un gitan, et pour pousser le vice jusqu'au bout, j'en fais un forain ça me permettra de me plonger dans le bain, les tsiganes sont le sujet de mon mémoire de master pour 2013 )
Jethro Ehrlich
ÂGE : DIX-NEUF ANS. QUARTIER HABITÉ : DOGTOWN.
CRÉDITS : KIDD/frozenthorn@tumblr. AVATAR : :) BLAZE : LA DÉESSE DES JOURS INCONNUS/D’ALIZÉ. VAGUES RIDÉES : 58
Sujet: Re: c'est le mouvement perpétuel Sam 18 Aoû - 21:44
Sujet: Re: c'est le mouvement perpétuel Sam 18 Aoû - 21:46
- t'es limite pire que sevan, toi
- han, j'irai dévorer ta fiche, moi. ça doit être trop génial de faire un master dessus ! j'ai lu le bouquin de fonseca, enterrez moi debout, et je l'avais adoré
Jethro Ehrlich
ÂGE : DIX-NEUF ANS. QUARTIER HABITÉ : DOGTOWN.
CRÉDITS : KIDD/frozenthorn@tumblr. AVATAR : :) BLAZE : LA DÉESSE DES JOURS INCONNUS/D’ALIZÉ. VAGUES RIDÉES : 58
Sujet: Re: c'est le mouvement perpétuel Sam 18 Aoû - 21:48
Sujet: Re: c'est le mouvement perpétuel Sam 18 Aoû - 21:52
Je ne compte pas mettre ses origines gitanes en avant en ce qui concerne Marsh, mais oui, le master promet, j'ai une tonne de livres à lire en plus de ceux que j'ai déjà, c'est effrayant . Bref, j'ai hâte de lire tes réponses aux questions (et on se chopera éventuellement un lien, c'est pas comme si on se retrouvait sur tous les forums)
Sujet: Re: c'est le mouvement perpétuel Sam 18 Aoû - 22:01
- mais je t'aime quand même, va
- heureusement que le sujet est intéressant et te plait alors (avec plaisir pour le lien!)
Lev Zariņš I'm a loser baby so why don't you kill me? ▼
ÂGE : 23 ans CRÉDITS : uc AVATAR : Yuri Pleskin BLAZE : June VAGUES RIDÉES : 109
Sujet: Re: c'est le mouvement perpétuel Dim 19 Aoû - 3:38
Welcome :)
Mellow
ÂGE : 26 ANS QUARTIER HABITÉ : VENICE BEACH, DOWNTOWN
BLAZE : RELLA VAGUES RIDÉES : 854
Sujet: Re: c'est le mouvement perpétuel Dim 19 Aoû - 9:32
(étant avec le téléphone je ferai abstraction du roman de sans cul de long pour te souhaiter la bienvenue, mais l'intention y est) ton avatar je fais comme ça bdjzudyuziapapxikdbzbzbzjeudj
le first one
Citation :
c'est marrant, mais à chaque fois que je te vois, j'ai envie de te frapper. c'est normal?