C'est un mec banal, c'est sûrement ça qui fait toute son originalité. Il est beau, mais il ne le sait pas. Cette phrase prouvant que le fait de ne pas le savoir lui permet d'en avoir conscience en somme. Pourtant, il a rien demandé lui. C'est très con, hein ? Oui c'est lui. C'est une sorte de mec en fait. Une sale race. Le genre beau-parleur, vulgaire, mais en même temps, vachement attirant. Barbe de trois jours, pas rasé de frais, parce que ça fait tapette. Sourire brite accroché à la gueule, sans savoir pourquoi. Qui déballe une quantité incommensurable de merdes. Qui s'éclate, de façon insolente. Qui passe sa vie à s'éclater en fait. Regarde, il s'amuse avec tout le monde, n'importe qui, cette fille là-bas à qui il arque les sourcils et pince les lèvres pour se rendre plus beau qu'il ne l'est déjà. Il prend son pied, comme avec la meilleure des catins quand il joue avec quelqu'un, le manipule avec ses petites griffes acérées. Il est l'homme qui connaît les femmes. Tu lui rajoutes des talons hauts et il peut lui-même en être une. Il aime l'inconscient, tas d'inconscients. Mais il adore les inconscients. Il s'amuse avec eux, encore une fois. Bâtard de barbare, défoncé au crack qui s'amuse tout le temps. Putain, il t’énerve à s'amuser avec ses vatos. Il s'est toujours dit «A quoi bon grandir si c'est pour finir vieux et con?», adage. Pour un beau cul ou des belles mains, il peut très bien passer du chichon à l'héro. Parler avec des mots fleuris sortis de la cuisse de Jupiter. Ou bien ne pas parler et prendre l'attitude du mec mystérieux, genre, teach me how to be an iceberg. Sa vie, il l'aime épicée, comme ses plats. Il la veut comme un éternel recommencement.