Δ TOI UN CAÏD ? T'AS PAYÉ COMBIEN POUR QU'ON RACONTE SES CONNERIES ?

Bitch please je te connais même pas je t’ai rien demandé et tu t’invites au milieu de mon lunch, tout ça pour quoi connard ? Provoquer et perdre ton temps et le miens ou pour tirer la sonnette d'alarme auprès de tes contacts et faire en sorte que les murs de ce rade soient retapissé de sang dans la prochaine demi-heure ? j’écrase le mégot de ma cigarette dans le ketchup au bord de mon assiette avant d’en sortir une autre en faisant signe à la serveuse de m’apporter l’addition.

J’ai dit à personne que j’étais un "caïd". D’ailleurs, un caïd par définition c’est un chef de rang, et jusqu’à preuve du contraire je suis le chef de rien du tout. Je demande rien, je ferme ma gueule, j’attends les ordres et quand ils tombent je les exécutes. On m’a cueilli à l’age de 6 ans pour me former à les exécuter mieux que personne, c’est tout. J'ai commencé à 16 ans et maintenant j’ai 24 ans, en comptant sur tes doigts tu comprendra que ça fait pas mal d’années de carrière derrière moi et autant d’exécutions justement. Forcément il est arrivé le jour ou j’ai du passer à la douane puisque c'est de ça qu'on parle.

Mes premières 24 heures à la prison de haute sécurité de Marion ce sont plutôt bien passées. En restant discret j’avais juste à faire attention en ramassant la savonnette dans les douches en gros. Personne parmi mes co-détenus avait jamais vu ma gueule et quand on me demandait pourquoi j’avais fini dans un trou réservé aux individus les plus dégénérés des USA, je répondait la vérité: un règlement de compte qui a un peu trop "proprement" dégénéré en meurtre au premier degré dont j’étais l’exécutant. On me tapais dans le dos pour me féliciter, tu vois le genre. Et puis rapidement, c’est ma gueule qu’on a voulu passer à tabac.

Un après midi un des gardiens a voulu passer la frustration de toute une vie de finir d'avoir à surveiller des crétins violents contre un salaire minable, alors il a passé en revue les détenus en file indienne pour trouver sa victime du jour. Il s’est arrêté sur moi et il a dit "alors Silvestri, ça te vas pas si mal le orange" Mon sang n’a fait qu’un tour, celui des autres détenus aussi. Il venait de signer mon arrêt de mort, de balancer mon identité en sachant très bien que mon espérance de vie allait diminuer de moitié. La rumeur a pris comme une trainée de poudre et j’ai passé chaque minutes des deux semaines suivantes à essayer de rester en vie. Quand les autorités ont appris que ce n’était qu’une question de temps avant qu’on me retrouve empalé par un des autres détenus, ils ont pris la décision de me faire purger ma peine à l’extérieur pour s’assurer que j’allais pas leur claquer dans les doigts avant le procès. Un comble.

Je suis sorti de là bas sur un brancard avec pas mal de crachats dans les yeux, les cheveux rasés, les cicatrices de mes agressions sur tout le corps, la majorité de mon squelette fracturé et même un dessin tatoué de force qu’il faut que j’aille faire enlever j'y pense. Rien de plus que le traitement spécial réservé par les détenus d’une prison aux raclures aussi sales que moi. J'ai souvent préféré sentir mes os claquer en morceaux pour sauver mon petit cul je peux te l'assurer. J’ai passé 6 mois à l’hopital avant d’en sortir pour me rendre compte qu’un contrat était mis sur ma tête aux quatre coins de chaque putain de bloc de Californie, alors combien j’ai payé pour qu’on raconte ces conneries ?

CHER. et j’ai pas fini, je vis à crédit en fait.

Les choses se sont calmées là, mais dernièrement de temps à autres, y’à des branleurs dans ton genre, attirés par des rumeurs sans trop savoir de quoi il s’agit, qui viennent me faire chier en me tombant dessus par hasard pour me poser des questions à la con. Je viens de payer ma note avec un billet de 50 bucks, je récupèrerais pas le change parce-que je suis sous sédatif et pressé de foutre le camp.

"Tu dois me confondre avec quelqu'un d'autre."

Je me lève, je me casse. Qu’est-ce que j’ai fait pour qu’on raconte ces conneries tu veux dire, sauf qu'à la bonne question je répond jamais. Soit tu le sais pas et je sais encore moins pourquoi tu m'abordes, soit tu le sais déjà et alors tu sais aussi que je suis le dernier à me vanter d’être un "caïd". Au contraire tu vois, je tiens à rester discret s'il te plait alors soit gentille, oublie moi.

Δ TAVEN, C'EST DIFFICILE A AVOUER, MAIS...JE SUIS AMOUREUSE DE TOI DEPUIS LA PREMIÈRE FOIS QUE JE T'AI VU...

Je suis resté à la regarder une vintaine de secondes sans bouger et sans rien dire et après réflexion j'ai fais une grimace qui veux dire "aie" pour elle. 20 secondes c'est le temps qu'il m'a fallu pour analyser ce qu'elle venait de dire, en général je suis plus rapide mais quand il s'agit de sentiment ça a du mal a faire son chemin jusqu'au cerveau. Si elle me plaisait au lieu de monter, ça serait descendu direct entre les jambes et j'aurais au moins pu lui faire plaisir en la prenant contre un mur. Mais là, ça vas être compliqué.

J'ai été amoureux une fois dans ma vie, ça remonter à bien longtemps, à l'époque j'étais encore assez innocent pour être capable de sentiments amoureux. De 0 à 6 ans j'ai vécu dans un orphelinat de New-York, j'étais très proche de cette fille, je vous dirais pas son nom. On trainait ensemble dans les rues et je la protégeais de tout. A l'époque j'avais déjà des prédispositions pour le massacre et chaque fois que quelqu'un s'en prenait à elle, les autres enfants, des vieux mecs dans la rue ou même les responsables d'établissement, ca me mettait hors de moi. Je devenais violent et je ne m'arrêtais qu'une fois qu'ils étaient bon pour l'hôpital Un vrai malade. Après que j'ai été adopté par le Parrain de la mafia Italienne on est restés en contact, elle m'a rejoint à LA et en grandissant on a formé un espèce de couple. Bizarre, mais un couple quand même. Jusqu'à ce que mes activités m'envoient enlever le fils d'un clan opposé et que pour se venger, ses fils de pute enlève ma copine. Ils ont pas trouvés de terrain d'entente alors mon oncle m'a demandé de flinguer le mec, ce que j'ai fais en bon pro, c'est a dire sans me soucier des représailles. Le lendemain, je reçevais la vidéo de l'assassinat de ma copine. C'était la souffrance de trop, celle dont on ne se remet pas. Tomber amoureux. Fin de l'histoire sur une citation de mon oncle: elle était un fardeau, la mort est une libération.

Il avait pas tord. Libre de coeur et d'esprit je suis devenu encore plus insensible à ce que je faisait jusqu'au point de non retour, le jour ou on m'a envoyé exécuter une famille ruskov toute entière à Venice et que je récupère ce surnom, 66. Non, c'est pas le nombre de personnes que j'ai tué en une seule fois, je t'expliquerais peut être un jour. Bref, j'étais au pire de moi même. Toute entière ça veux dire du vieux dans sa chaise roulante au nouveau né dans son berceau. C'était méga propre. Avec la famille on a bu du champagne a la Villa en regardant les funérailles à la télé, y'avait des cercueils limite de la taille d'une boite a chaussure. Cheers.

Elle m'aime parce-qu'elle m'a vu, elle m'aime parce-qu'elle ne connait pas ma capacité de nuisance redoutable. Je veux bien croire qu'elle est tombée amoureuse rien qu'en me regardant. Je suis un peu Narcisse comme ça, sauf que je ne finirais pas noyé parce-qu'à chaque fois que je croise mon reflet, j'ai un mouvement de recul. La réponse tombe, pour elle et toutes les autres après elle ça sera non.

"Et bien je pense que tu devrais arrêter"

Δ GROS PRÊTE MOI D'LA THUNE, J'POURRAIS PAS ME PAYER MON FIXE SINON. J'TRE RENDRAI A L'OCCAS' MAIS LA C'EST UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT.

Il est sérieux lui ? Il me prend pour un putain d'ATM j'y crois pas. C'est la gomina dans les cheveux et le costume c'est ca ? Ecoute moi bien parce-que tu fais fausse route toi. La dernière fois qu'un mec a eu une dette envers un Silvestri, le pauvre type devait fifty grands a mon oncle. Il avait 5 mois pour rassembler la somme, plus les intérêts. Le jour de la date limite il manquait 1500 dollars, c'est pas grand chose 1500 dollars dans le fond, mais le mec a quand même fini avec un doigt en moins et son larbin a été pendu par les couilles alors je serais toi...je serais toi, si je devais devoir de l'oseille à quelqu'un, j'éviterais que ce soit à moi, tu vois le tableau connard ?

De toute façon j'ai pas de thune. J'ai jamais eu de compte bancaire, jamais eu de carte de crédit...pour éviter qu'on me trace comme un GPS. J'ai le code d'un coffre fort a la villa et je me sers dedans quand je veux, comme je veux. L'avantage d'être le fils spirituel du patron. Sauf que j'emporte rarement plus de 50 dollars a la fois histoire de pas devenir la cible de petits truands de secondes zone dans ton style, incapables de faire du buisness qui raporte correctement. Sauf que là j'ai laché mon bifeton dans une cafet moisi tout a l'heure sans reprendre la monnaie. J'ai meme pas dix balle sur moi et avec ca non seulement t'ira pas loin mais en plus tu me devra QUAND MEME de la thune qu'il faudra me rendre et pas seulement "a l'occase" mec. les bons comptes font les bons amis...tu me suis toujours ?

Maintenant si on est bons amis ca change tout. Je vais peut être pouvoir te rendre service qu'est-ce que tu dit d'une balle dans la tête gratos ? Et te plein surtout pas, je fais ca comme un pro. Comme ca, toi t'es définitivement débarassé de ton addiction à la con et quitte d'emmerder des gens qui en ont rien a branler que t'en crève, et moi je suis débarassé des parasites dans ton style qui me prennent pour une machine a sous.

On joue pas avec moi. Ni pour de l'argent ni pour rien.

"Tiens bitch, prend 2 dollars. Je te les offres. Vas t'acheter et gratte un Vegas avec des fois que tu gagnes quelque chose une fois dans ta vie. Et m'adresse plus jamais la parole. Met toi bien ca dans le crâne: Jamais.