CALIFORNIA LOVE
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Marsh Wallach

Marsh Wallach

. :
Mā šāʾ Allāh

CRÉDITS : triton doré.
BLAZE : tagueule.
VAGUES RIDÉES : 555


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MessageSujet: roll up.   roll up. EmptyDim 25 Mar - 1:02

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Lula, c'était la gamine de Compton qu'il préférait. Vous voyez, le genre « je viens de Mozambique, pourquoi tu m'emmerdes? » Et effectivement, personne n'emmerdait Lula bien longtemps. Lula, c'était la môme que de loin, tu pouvais prendre pour une noire, de près pour une latino, quand elle ouvrait sa gueule, pour une porto, bref, Lula elle était faite pour vivre à Compton, parce qu'elle était métamorphe, un putain de caméléon qui s'adapte à tout. Lula, elle était pas très jolie, mais elle pouvait te balancer des répliques tellement drôles qu'elle faisait fondre tous les gros lards du quartier. Lula, on a tous pensé que son frère commençait à déconner sévère quand il l'a descendue avec lui dans la rue, au milieu des grands, et qu'il lui a montré le flingue qu'il avait dans le calbar. C'est pas le genre de truc que tu montres à ta petite sœur. Quand il a fait ça, les vrais l'ont quitté, les fils de putes l'ont pris sous leurs ailes noires. Dun s'en veut. Il a laissé à Compton des trésors que les riches de Manhattan ne connaitront jamais. Il a laissé sa famille, sa petite sœur grandir au milieu de la zone sans modèle pour la guider, sans voix pour la protéger. Il a laissé ses potes, il a laissé ses frères et ses cousines, il a laissé la petite Lula. Pendant que les paysages de rêve du centre ville défilent sous ses yeux et que le bus s'enfonce peu à peu dans Compton, territoire de son enfance, terrain de jeu de l'adolescence, un malaise s'installe, une angoisse à l'idée de la retrouver. Tout se passe tellement vite à Compton, les mères n'en parlent pas, les pères évitent le sujet mais savent que le destin est inévitable: les filles finissent par coucher parce que coucher rapporte du bif, parce que le bif permet d'avoir une vie meilleure, le temps d'une paire de pompes dignes des clips de MTV qui passent sur leur petite télé. Il les connais, les filles qui ont quitté l'école et qui sucent pour dix dollars dans les cages d'escaliers et les petites cases aux vitres voilées tenues par des vieilles femmes à la peau brune et au cigare entre les dents qui leur restent. Elles l'ont amère, les filles de Compton, amère de pas avoir été des mecs, de pas être nées autre part, d'avoir ce putain de corps qui vaut si cher. La voilà, la peur, l'idée qui s'installe dans un coin de la tête et qui se barrera pas avant confirmation ou pas: Lula est devenue une pute, ou pas? Il pianote sur son i-pod, casquette sur la tête, ce qui n'empêche pas un mec de se déplacer jusqu'au fond du bus pour lui dire qu'il l'a reconnu. Dun, de east Compton. Paraît que t'es devenu producteur? Bien joué mon frère. Il sourit, il lui sort deux-trois vannes, mais ne donnera pas son numéro. C'est le retour à Compton, pas l'arrivée, les gars. Il descend en plein milieu d'east, le quartier que les fusillades de juin ont marqué à jamais. Il reconnaît au loin trois de ses potes, membres des crips à l'époque où il les a quitté. Et voilà, Dun Dunlap est revenu dans east, il a parlé avec trois crips, il a été vu par un blood, le blood a informé les bloods de ce qu'il a vu, Dun Dunlap est un crip. Au premier bonjour, sa vie est déjà en train de filer au travers les balles. Dun s'en branle, il n'a pas peur, il les connait tous, les bloods, il sait très bien quelles sont leurs peurs, quels sont leurs désirs et il sait qu'il a depuis longtemps gagné leur respect, ne serait-ce qu'en refusant de faire partie d'un gang et en devenant producteur à Manhattan. Il discute depuis trois minutes, c'est le moment de caser la question qui lui brûle les lèvres. « Je vais voir Lula, Lula Belova. » Tout se joue en une demie seconde: si les gars se regardent et sourient, c'est que Lula Belova est devenue une pute. Si les gars hochent la tête gravement, c'est que Lula fait partie des crips. Si les gars haussent les sourcils et rejettent la tête en arrière en le matant comme s'il était soudainement devenu blanc, c'est que Lula fait partie des bloods. Dun les regarde tour à tour. Aucune réaction, ils haussent les épaules, ils voient pas du tout qui c'est. Son cœur s'envole et il se sent léger, putain, léger. Les filles que les mecs qui zonent en fin d'après-midi dans east ne connaissent pas sont les filles qui bossent et qui tracent leur chemin. Leur droit chemin, comme disent les papas.

Plus personne au fast-food, il ferme dans quelques minutes, et les serveuses terminent leur service, rangent l'argent, ferment les caisses à double-tour, s'épongent le front et soupirent en songeant à leur soirée qui a déjà commencé sans elles. Ce fast-food est connu dans tout Compton pour son système de rémunération très controversé: chaque serveuse est payée au nombre de commandes réalisées. Ainsi, les plus rapides gagnent plus que les lentes, ou que celles qui ont plus de mal à s'adapter au fonctionnement du job. Plus elles vendent, plus elles gagnent, aussi faut-il soigner leur apparence et leur sourire afin d'attirer les clients qui ont le plus faim. Trivial, un peu barbare, on vous l'accorde. Il pousse les portes et enlève sa casquette, se dirige vers les caisses, et l'aperçoit, s'immobilise, sous le choc. Attendez. Qu'est-ce qui s'est passé, pendant quatre ans? La gamine qu'on traitait de portugaise pour l'emmerder, la môme aux cheveux bouclés, au torse plat et au sourire lolesque s'était transformée en sirène sans qu'il ne comprenne rien au bordel. Il avait en face de lui, de l'autre côté de la caisse, une bombe atomique d'un mètre soixante-dix, voire plus, aux cheveux longs et ondulés, brillants malgré les néons blancs dégueulasses, aux yeux couleur feu en forme d'amandes, aux lèvres peintes de rose parfaitement dessinées, aux pommettes hautes et fières et à la poitrine particulièrement... développée. Il rit en croisant son regard, s'appuie sur le comptoir. « J'ai du retard, mais j'ai très faim. Y'a encore moyen de m'encaisser une centaine de happy meals? C'est pour une colonie de vacances. » Le jour où un professeur proposera d'emmener des gosses faire du vélo dans Compton, il se fera sans aucun doute brûler sur place, mais qu'importe la vérité, l'important c'est que Lula se fasse un petit bénéfice bien sympathique de soixante dollars de plus sur sa paye du mois, non? Une serveuse leur passe à côté et jette à Lula un regard entendu, auquel elle joint un petit sourire en coin, style alors comme ça on se fait draguer sur son lieu de travail? Dun hausse un sourcil et se redresse, lève les mains devant lui dans la position du mec coupable. « C'est la première fois que j'ai le coup de foudre, je fête ça, c'est normal non? »
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MessageSujet: Re: roll up.   roll up. EmptyVen 6 Avr - 16:04


Parfois j’avais l’impression que je travaillais non-stop, H24, tous les jours. Heureusement pour moi ce n’était pas le cas bien que mon tyrannique de patron n’en serait pas mécontent. Il m’arrivait parfois de dormir mais le plus souvent j’étais dehors avec les Bloods ou d’autres personnes qui n’avaient rien à voir avec le gang. Aujourd’hui, encore une fois, j’étais au fast-food et je travaillais d’arrache-pied. Plus je vendais, plus je gagnais de blé à la fin du mois. C’était clairement injuste comme système mais je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était justement très bien imaginé. Ca nous forçait à bouger un peu nos culs et a servir les clients, ça nous obligeait à être motivée car si on faisait ce métier c’était parce qu’on en trouvait pas un meilleur. J’aurais pu gagner mieux ma vie en allant vendre mon corps sur les trottoirs, ceux de L.A apportait sans aucun doute une clientèle riche et désireuse de se faire des petits culs comme il y en avait dans nos quartiers. Mais je n’étais pas de ce monde-là, pas de celui des putes. Mon frère m’aurait préférée morte, de toute façon, que pute. Et morte, j’allais peut être l’être plus tôt que prévu à cause de ce patron. Ca faisait des heures que je travaillais et la température me semblait monter de plus en plus. Une des filles m’obligea à aller prendre une petite pause, elle ne profiterait pas des clients que j’étais en train de servir, m’avait-elle promis. Alors je sortis deux minutes par la porte de service, m’installai sur un couvercle de poubelle et sortit une clope de ma poche pour la porter a mes lèvres, mes doigts tremblotant légèrement sur l’effort que mes bras avait du fournir toute la journée. Je portai ensuite le briquet au bout de la cigarette et allumai cette dernière en tirant une taffe que je recrachai par les narines. Mes yeux se fermèrent un instant, même si je me trouvais dans l’arrière cour d’un restaurant miteux, même si j’étais assise sur une poubelle et que mes vêtements empestaient la friture, ce moment relevait presque de l’extase. Finalement, je terminai ma clope et la jetai sur le sol avant de venir l’écraser du bout de ma basket ultra blanche et ultra fausse, je n’ai pas l’argent pour acheter une marque. Je poussai la porte de service et enfilai le tablier que j’avais laissé trainer dans un coin, avant de reprendre mon poste. Je servis encore deux ou trois cafés, l’heure de la fermeture approchait et je ne pouvais empêcher mon regard de dévier vers l’horloge salvatrice.

La porte s’ouvrit a nouveau et le tintement de la cloche (accrochée juste au dessus de la porte de sorte qu’elle sonne dès que la porte s’ouvrait) attira encore une fois mon intention, mécaniquement je levai les yeux sur le nouveau venu et cru reconnaitre un ami d’enfance, partit il y a quelques années pour la grosse pomme, en quête de gloire ou d’une vie meilleure. Etait-il revenu car ça n’avait pas marché pour lui ? Je ne pense pas, non, il n’a pas l’air d’un mec qui a été raté sa vie a l’autre bout du pays. Il a plutôt l’air du mec qui l’a réussie, sa vie. Alors que vient-il foutre de ce coté de la ville ? Il rit et je haussai un sourcil avant de sourire malgré moi, trop heureuse de le revoir. « J'ai du retard, mais j'ai très faim. Y'a encore moyen de m'encaisser une centaine de happy meals? C'est pour une colonie de vacances. » Dit-il alors qu’il s’installait au comptoir. Je lui montrai un panneau derrière moi qui indiquait la sempiternelle phrase : ‘le client est roi’ ce qui nous attire parfois, a moi et aux autres filles, quelques mains aux fesses et d’autres charmantes intentions du genre. L’américain fana de fast food est tellement classe. « Y’a toujours moyen. » dis-je en souriant. Bien sur je ferais plus attention a ce que je dis si ce n’étais pas lui, et surtout a la manière dont je le dis. Une de mes collègues passe près de nous et me lance un regard entendu, ce qui me fait sourire d’avantage, elle ne connait pas Dun évidemment, elle a le même âge que moi, un ou deux mois de moins et Dun lui est bien plus âgé, on a quatre de différence mais ça ne nous empêche pas de nous entendre. Après tout l’âge c’est quoi ? Un nombre, comme dirait ma mère. « C'est la première fois que j'ai le coup de foudre, je fête ça, c'est normal non ? » dit-il a l’intention de la collègue qui sourit encore plus avant d’aller s’occuper de ses clients. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » demandais-je alors que je me retournais pour m’occuper de sa commande énorme, bien que je n’allais évidemment pas lui faire une centaine d’hamburgers.
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